Cet article constitue une brève introduction à la psychodynamique du travail d’après les travaux de Christophe Dejours.
Origines de la Psychopathologie du Travail
Fondée au sortir de la 2ème GM par un groupe de chercheurs réunis autour de Le Guillant, la psychopathologie du travail a connu un essort considérable ces dernières années. Il s’agit d’une discipline clinique qui se concentre sur l’étude des rapports entre les contraintes de travail et la santé mentale. La psychopathologie du travail étudie les gens dans leur lieu de travail réel dans le but de déceler ce qui dans la pathologie mentale est du au travail.
La psychopathologie du travail part du principe que travailler ce n’est pas uniquement produire ou fabriquer, c’est aussi et fondamentalement un mouvement de transformation de l’identité. C’est vivre ensemble. S’approprier l’expérience du travail revient à s’approprier sa propre subjectivité. En partant de ce principe, on cherche à mettre en évidence ce qui, dans l’affrontement de l’homme à sa tâche, met sa santé mentale en danger.
Postulats: la centralité et le réel du travail
Ainsi, au centre des développements de la psychopathologie du travail on trouve la thèse de la centralité du travail. Cette thèse stipule que le travail est au centre de processus essentiels, tant en ce qui concerne la condition humaine que l’évolution de la société. Le travail est impliqué dans l’affiliation sociale des individus et dans la structuration des rapports sociaux. Il est en position de médiateur entre l’individu et l’organisation sociale, mobilise des processsus fondamentaux dans la formation des identités individuelles, à la socialisation et dans la construction des appartenances. Il est peut-être même au coeur de la subjectivité.
Ce travail, au centre de l’existence humaine, est fondamentalement vivant et subjectif.
On approche ici le deuxième grand concept sur lequel repose la psychopathologie du travail, c’est-à-dire la notion de réel du travail. L’expérience du réel au travail est ce qui se fait connaître à l’homme par sa résistance à la maîtrise technique et à la connaissance scientifique (ex: travailleurs absents, insuffisance des connaissances théoriques et techniques…). C’est une expérience subjective de l’échec, du doute, de l’impuissance. On ne peut concevoir l’expérience du travail sans prendre en compte le réel, qui échappe à la maîtrise de l’homme, qui n’est pas objectivable ni quantifiable.
L’apport de la psychanalyse et la naissance de la psychodynamique du travail
Au cours des dernières années, la psychopathologie du travail s’est inspirée des apports de la théorie psychanalytique (notions de mécanismes de défense, conception psychanalytique du sujet au travail), et la rencontre des deux disciplines donnera naissance à une nouvelle approche, la psychodynamique du travail, ou analyse psychodynamique des situations de travail. Christophe Dejours est à l’origine de cette nouvelle discipline. Le développement de la psychopathologie du travail vers la psychodynamique du travail est fondée sur une donnée fondamentale et très simple, qui est de considérer le rapport entre l’organisation du travail et l’homme de façon vivante et perpétuellement en mouvement et non comme un bloc rigide.
La psychodynamique du travail se définit comme l’analyse de la souffrance psychique résultant de la confrontation des hommes à l’organisation du travail et des processus intersubjectifs mobilisés par les situations de travail. Elle place au centre de sa réflexion la souffrance au travail (même lorsque ne surgissent pas de maladies mentales avérées) et analyse les destins de cette souffrance, en fonction des conditions qui vont conduire à sa transformation en plaisir ou à son aggravation pathogène. Les enjeux fondamentaux sont alors:
– comment les travailleurs font pour s’adapter et pour supporter les contraintes psychiques du travail?
– Quels sont les mécanismes défensifs qu’ils mettent en oeuvre, et quel est le coût, à terme, sur leur santé de cet effort déployé pendant la vie entière afin de tenir à leur poste de travail?
Son but annoncé est de développer une compréhension des situations de travail en tenant compte de l’irréductibilité du réel.
par Duarte Rolo,
professeur à l’université de Paris V
Références:
– Dejours (2000), Travail: usure mentale, Bayard Ed.Paris
– Dejours C., Aliénation et clinique du travail, Actuel Marx 2006/1, n°39, p.123-144.
Les autres articles sur Christophe Dejours:
1. De la psychopathologie du travail à psychodynamique du travail.
De nos jours c’est la « valeur » travail qui a disparu
En 1960 le travail était dur mais les gens se parlaient et prenait le temps de vivre.
Qui a dit que le travail était la santé ?
La philo du siècle dernier y est impliquée
Mainteant les travailleurs sont considérés comme des objets jetables et remplaçables et utilisables
Il n’y a plus de fierté au travail
du stress oui de la rentabilité
et mis au rebus lorsqu’il ne conviennent plus
Même les cadres sont touchés
leur rentabilité en pourcentage affiché même dans les couloir….pour la compétition.
On coatchingue leur personnalité
et en tant que professionnel c’est là
un double problème ils ont comme une deuxième
personnalité et pour pouvoir leur rendre leur naturel
c’est bien plus compliqué
Avant il n’y avait pas non plus cette course à l’argent et la consommation.
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