Les sciences humaines II

Je publie ici le deuxième extrait de l’article de Michel Foucault sur les sciences humaines (in Michel Foucault, Philosophie). J’ai choisi cet article et ces passages (cf.Les sciences humaines I) plus particulièrement car ils illustrent et justifient l’interdépendance des sciences humaines et la nécessité d’une approche pluridisciplinaire dans ce domaine. Mais laissons la parole au philosophe:

 « (…)Mais la représentation n’est pas simplement un objet pour les sciences humaines; elle est, comme on vient de le voir, le champ même des sciences humaines et dans toute leur étendue; elle est le socle général de cette forme de savoir, ce à partir de quoi il est possible.

(…)les sciences humaines, en traitant de ce qui est représentation  (sous une forme consciente ou inconsciente) se trouvent traiter comme leur objet ce qui est leur condition de possibilité. Elles ne cessent d’exercer à l’égard d’elles-mêmes une reprise critique. Elles vont de ce qui est donné à la représentation, à ce qui rend possible la représentation, mais qui est encore une représentation. Si bien qu’elles cherchent moins, comme les autres sciences, à se généraliser ou à se préciser, qu’à se démystifier sans arrêt. (…)À l’horizon de toute science humaine, il y a le projet de ramener la conscience de l’homme à ses conditions réelles, de la restituer aux contenus et aux formes qui l’ont fait naître et qui s’esquivent en elle; c’est pourquoi le problème de l’inconscient – sa possibilité, son statut, son mode d’existence, les moyens de le connaître et de le mettre au jour – n’est pas simplement un problème intérieur aux sciences humaines et qu’elles rencontreraient au hasard de leurs démarches; c’est un problème qui est finalement coextensif à leur existence même.

(…) On dira donc qu’il y a « science humaine » non pas partout où il est question de l’homme, mais partout où on analyse, dans la dimension propre à l’inconscient, des normes, des règles, des ensembles signifiants qui dévoilent à la conscience les conditions de ses formes et de ses contenus.(…) On mesure par là combien sont vaines et oiseuses toutes les discussions encombrantes pour savoir si de telles connaissances peuvent être dites réellement scientifiques et à quelles conditions elles devraient s’assujetir pour le devenir. Les « sciences de l’homme » font partie de l’épistème moderne comme la chimie ou la medecine ou telle autre science; ou encore comme la grammaire et l’histoire naturelle faisaient partie de l’épistème classique. Mais dire qu’elles font partie du champ épistémologique signifie seulement qu’elles y enracinent leur positivité, qu’elles y trouvent leur condition d’existence, qu’elles ne sont donc pas seulement des illusions, des chimères pseudo-scientifiques, motivées, au niveau des opinions, des intérêts, des croyances, qu’elles ne sont pas ce que d’autres appellent du nom bizarre d’ « idéologie ». Mais cela ne veut pas dire pour autant que ce sont des sciences. « 

Michel Foucault in Philosophie, anthologie, pp. 286-289. 

Une réponse à “Les sciences humaines II”

  1. Bonjour, je me présente audrey du bureau des etudiants en psy de paris 7. Nous redémarons cette année avec comme nouvelle mission filer un grand coup de main a la fenepsy (federation nationale des etudiants en psy) il y a du travail a faire tous ensemble!!! donc il me semble que paris 5 a une longue histoire avec la fenepsy il serait donc grand temps de reprendre contact la fenep’ fédère toutes les associations d’étudiants en psychologie (cad certaines et pas d’autres à l’interieur d’une même fac)
    je vous invite donc a m’écrire un email afin que nous nous rencontrions ou que nous vous presentions la fenep’ qui tiendra un congré fin novembre a toulouse
    Audrey

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