Michel Onfray, la psychanalyse et la loi de Godwin

Caricature de Sigmund Freud

Dans son nouvel ouvrage, Le Crépuscule d’une idole, Michel Onfray critique la pensée de Sigmund Freud, reprenant dans leurs grandes lignes les thèses du Livre Noir de la psychanalyse. N’ayant pas encore lu son texte, je ne pourrais pas en dire grand chose et je me contenterai de quelques remarques sur son interview avec Franz-Olivier Giesbert.

Sachant combien la télévision et son goût pour le sensationnalisme fait dire n’importe quoi, je me garderais de rapporter au livre ce que Michel Onfray dit sur ce plateau. Mais il semble à première vue que le goût de la polémique, de la joute verbale et des excès ait quelque peu pris le pas sur la réflexion et la lecture critique du texte freudien.

Il apparaît donc que ce débat (comme nombre de débats par médias interposés) va se transformer en concours de dépassement du point Godwin. Le point Godwin, relatif à la très hypothètique loi de Godwin, correspond à ce moment de la discussion où les accusations portés contre ses adversaires deviennent excessives. Le plus souvent le point Godwin est atteint dès lors q’une comparaison avec le nazisme est effectuée. Dans le débat qui nous occupe, ce point est déjà largement franchi. Freud était nazi et pervers, pour Michel Onfray, Onfray est fasciste et réactionnaire pour Elisabeth Roudisnesco – qui démonte le livre de Michel Onfray avec une méticulosité tout à fait charmante.

Le dépassement du point Godwin témoignant du moment à partir duquel un débat perd une grande part de son intérêt, je me permettrais de ne pas y entrer plus avant.

Pour en savoir plus :

– Michel Onfray chez FOG

– L’article d’E.Roudinesco sur Michel Onfray

10 réflexions sur “Michel Onfray, la psychanalyse et la loi de Godwin”

  1. Quelques remarques simples, rapides, en vrac, sur le vif

    à partir de son interview avec Franz Olivier Giesbert.
    http://www.youtube.com/watch?v=zFCMjZ9-HUg

    – C’est un tissu d’âneries, tout est confondu, mis sur le même plan, aucune rigueur intellectuelle, beaucoup d’erreurs…

    Exemple

    La psychanalyse :

    « L’une des grandes religions du XXe siècle il y en a eu quelques une enfin des fascismes divers et il y a eu cette espèce de délire étonnant, extravagant… » Onfray in interview

    Psychanalyse = religion = fascisme = délire

    Simple,

    Il y a eu quelques délires au XXe siècle et dans une totale confusion de pensée il mélange tout, on appréciera

    La psychanalyse fait parti des fascismes divers du XXe siècle

    A-t-il entendu parler de la shoah ? Freud a-t-il organisé la déportation ?

    – Une vision très petite de la critique de la psychanalyse :

    L’intérêt personnel, l’argent (toujours associé au juif), la main dans la culotte, touche pipi …

    Du talk bar

    – Onfray pense qu’on le critiquera parce qu’il touche au portefeuille des psychanalystes

    Son esprit tordu a été jusqu’à calculer le montant des séances etc.

    Il n’imagine pas qu’on puisse le critiquer pour la débilité de sa pensée

    – La psychanalyse a un fonctionnement de secte : une arnaque pour faire de l’argent : des séances et le plus possible pour vider votre portefeuille
    Pour enrichir les juifs-fascistes-délirants-religieux ou goys-fascistes-délirants-religieux des beaux quartiers évidemment

    Les écoles de psychanalyses ont donc organisé un vaste réseau de manipulations des consciences dans des accords secrets, pour s’enrichir

    C’est peut être la scientologie qui est derrière M. Onfray, allez savoir ?

    Tom Cruise may be

    – Il a un ego démesuré, il détient la vérité, il découvre ce que nous savons tous, mais ce qu’il en fait est pervers et manipulateur

    C’est une analyse à partir de petits faits quotidiens de l’existence que l’on trouvera chez chacun lui y compris,

    même chez Einstein (juif) ou Heidegger (nazi ?) ou Nietzsche (nazi ? antisémite ?)

    Lui qui se dit Nietzschéen, juge sans cesse comme un moraliste judéo-chrétien : ce n’est pas bien il a couché avec sa belle sœur, il se masturbait, etc.

    Un jugement de la vie de Freud à partir d’une moralité de catho de droite

    – La biographie ne retire rien à la force d’une pensée qui s’arrache à la contingence, fait un saut, et cela depuis la nuit des temps dans la culture

    Il fait ce qu’il reproche à Freud :

    Freud analyse les musiciens à partir des flatulences dit-il

    lui analyse Freud à partir de la merde qu’il a lui dans la tête pour reprocher à un homme d’être un homme avec ses faiblesses et ses forces

    Mais Onfray est un saint, il est au dessus , dans le vitalisme , une forme de pensée qui dérape vite vers le Nazisme, le vitalisme , une substance déifiée

    – Il n’y a rien d’extraordinaire dans la vie quotidienne de Freud qui n’existe chez tout un chacun,

    ça n’a aucun n’intérêt qu’il se lave les dents le matin et couche avec sa belle sœur ou autre et qu’il rêve d’être un grand homme

    – Onfray rêve d’être un grand homme, il s’agite pour apparaître comme le contre penseur du siècle, et ce « contre » est la légitimation pour lui de la vérité de sa pensée

    Le problème c’est qu’il n’existe pas de contre philosophie, il n’y a pas d’extérieure, il y est dans la philosophie et débat avec les philosophes

    De la même façon qu’on est jamais marginal à une société, on y est toujours dedans

    C’est une naïveté ou une manipulation de ces lecteurs et auditeurs,

    Et lui est totalement dans le star system médiatique

    – Je pense qu’il est plutôt contre la culture et la philosophie et loin d’être en dialogue critique avec, c’est au dessus de ses possibilités éthiques

    – Il s’appuie sur le Gai savoir de Nietzsche

    « Une pensée est la confession d’une autobiographie du penseur » dans la préface

    Qu’il comprend à un niveau vraiment simple, sans réflexion, même pas à un premier degré

    En fait il comprend de travers ou manipule, au choix

    Il n’a pas compris grand chose à la grandeur de Nietzsche et le réduit à une philosophie de commérages

    C’est valable pour Onfray et toute sa pensée, sinon son principe nietzschéen n’est plus légitime

    Ou alors à quel titre serait-il épargné ?

    Ah oui c’est un saint moraliste qui juge la vie quotidienne de chacun, j’oubliais

    Donc ce qu’il en a compris s’applique déjà à lui,

    Son livre sur Freud est la confession de l’autobiographie (de M. Onfray)

    Ce qui nous en apprend beaucoup sur Onfray mais peu sur Freud

    – Si nous généralisons, il n’y a plus de culture, de pensée

    Tout est autobiographie et commérages, rien ne vaut, tout est relatif,

    On peut donc dire tout et n’importe quoi, ce qu’il fait depuis un moment déjà

    Ce n’est que « perspectivisme » à partir de sa petite vie personnelle, il n’y a pas de grandeur, d’émancipation de la pensée

    Toute la pensée de M. Onfray n’est donc que la confession de sa biographie

    Sa vie nous donne la nausée

    Ce n’est pas ce que pensait Nietzsche, il ne volait pas si bas

    Et puis la pensée de Nietzsche confesse sa biographie ?

    Et moi ici je confesse ma biographie etc.

    – Existe-t-il l’ensemble des plus grands ensembles biographiques ?

    Où sommes nous dans une régression à l’infini

    Tout dialogue de pensée s’inclut dans une biographie qui répond à une biographie à l’infini

    Dans ce cas il n’y a jamais eu de culture, ni de civilisation mais les plus grands poètes, les plus grands écrivains, les plus grands musiciens , le plus grands scientifiques , les plus grands peintres nous auraient livré leur petites histoires de coucheries et de flatulences selon Onfray

    Oups !

  2. Merci Chedri pour ce démontage très justement argumenté de l’entretien de M.Onfray. Je vois que je ne suis pas le seul que cette interview ait énervé 🙂

    Il me semble qu’à trahir à ce point la rigueur de sa pensée dans des interview-marketing où le seul but est de rechercher la phrase choc, il va perdre une partie de son auditoire.
    Certes il va vendre beaucoup de livres mais le prix en terme de cohérence de sa réflexion me semble loin d’être négligeable..

  3. Re: à chedri // avril 26, 2010 à 10:33
    Bonjour Chedri,
    Quelle rigueur intellectuelle accordez-vous aux attaques faites contre Michel Onfray ? Pensez-vous vraiment que les psychanalystes qui se sont précipités dans la contre attaque démontre quoi que ce soit qui ne relèverait d’une psychanalyse sauvage, une horde de sauvages ?
    Des interprétations toutes faites et ce bien avant la publication du livre ? Ce que je ressens avec d’autres et dont je prierais tout de même de tenir compte, c’est que dès que l’on touche à Freud, une cohorte de psy se soulève et ne soulève que de la répétition, une répétition agaçante qui tourne en rond. Je dirais symptomatique d’une psychanalyse qui résiste à elle-même. Ecrire une biographie sur Freud c’est donc s’attaquer à la psychanalyse ? Parce que Freud c’est La psychanalyse ? Vous parlez d’une rigueur de la pensée et de cohérence réflexives, mais Freud c’est tout de même l’inconscient n’est-ce pas ? Et l’inconscient est-il freudien ? Mal d’archives ? Que pourrait donc vouloir dire que des archives soient mises à la disposition d’un publique ? Garder au secret ?
    Censure ? Résistance ? C’est quoi pour finir la psychanalyse ? Ce que j’essaie de dire c’est que si vous vous permettez de commentarier cette vidéo, vous pouvez tout autant vous permettre de vous confrontez à d’autres vidéos et commentaires. Parce que voyez-vous dans un débat vous n’êtes jamais seul. Ainsi d’autres vidéos circulent sur internet et d’autres commentaires aussi. Vous ne pouvez dès lors tout de même pas dire que tous ceux et celles qui argumentent contre seraient hors d’une rigueur intellectuelle et de cohérence. Je vous propose par exemple la vidéo J.A.Miller et Michel Onfray (mais vous pouvez toujours dire Ah mais Miller c’est un lacanien !!! et Lacan blabla…polémiques virulentes d’une école à la l’autre n’est-ce pas. Mais voilà, il se fait qu’il est psychanalyste.) Donc la vidéo et dans le style que vous proposez de vous lire, un commentaire. C’est cela la Psyché au travail. Faire circuler et faire surgir, à chacun son cerveau.
    http://michel-onfray.over-blog.com/article-michel-onfray-dialogue-avec-jacques-alain-miller-en-finir-avec-freud-45528692.html

    “Celui qui s’emporte a toujours tort”. (S. Freud ?).

    Bonjour, chers récalcitrants éclairés. Comme vous allez pouvoir le constater par vous-mêmes en visionnant le contenu de la vidéo ci-après (lien), l’attitude des chefs médiatiques du freudisme “franco-français”, n’est pas toujours sereine, ni même empreinte “d’empathie”. Jacques Alain Miller s’emporte, s’énerve, se passionne. Mais, heureusement pour lui, il y a le secours de l’inconscient, de sa propre névrose. Il justifie donc sa colère par sa névrose, analysée, certes, mais semble-t-il moyennement maîtrisée. Quoiqu’il en soit, l’inconscient règne en maître. Toujours. (Ach !…Déterminizme, Kan tu nous tiens !!..). Que faut-il comprendre ? Et bien que la fameuse règle freudienne, “celui qui s’emporte a toujours tort”, pourrait fort bien ne pas s’appliquer aux freudiens (analysés) lorsqu’ils dérapent, en haussant outrageusement le ton face à leurs adversaires qui conservent, devant eux, tout leur calme et leur raison.
    Mais là n’est pas, sans aucun doute, le plus grave dans ce que l’on peut constater en regardant cette vidéo. Les propos de Jacques Alain Miller, tout au début, sont sidérants :
    “Il ne faut pas croire aux faits, aux données, (…), TOUT est légende!”
    (Ah, névrÔse, que de sottises on peut dire en ton nom…).
    Ce qui implique pour ce monsieur, que les faits qui démontrent que Freud a menti (mensonges de grande ampleur et aux conséquences létales pour la crédibilité de l’ensemble de la psychanalyse), s’est comporté comme un charlatan, un mysogine, un cocaïnomane, un admirateur de Mussolini, un antisémite (masqué, puisque sans avouer ouvertement son antisémitisme, il écrit “Malaise dans la civilisation”, dans lequel, selon Onfray, Freud y déploie des réflexions clairement antisémites), etc., bref, tous ces faits vérifiables et incontestables, et bien…ne sont pas! Il n’y a tout simplement pas de faits.
    Voilà une manière fort simple, et nous dirons totalitaire, de se débarrasser de la critique : il suffit de nier en bloc tous les faits qui peuvent entacher aussi faiblement que ce soit, l’aura de la psychanalyse. Mais en faisant encore pire, c’est-à-dire en prônant une “théorie” qui nie tout simplement que le jugement humain puisse s’appuyer sur des faits observables et vérifiables intersubjectivement de manière empirique. Comment qualifier une telle attitude ? Obscurantisme ? Fanatisme ? Je pense quant à moi, que Jacques Alain Miller est fou. Il est fou, c’est tout.
    Mais qu’elle est donc cette maladie qui peut rendre un homme à ce point fou qu’il soit amené à énoncer pareilles absurdités ? Cette maladie, c’est la psychanalyse. Et, comme l’affirme Jacques Alain Miller, c’est encore la psychanalyse qui “nous apprend cela” (qu’il ne faut pas croire aux faits, aux données, et que “TOUT” est légende…). Entendez que pendant une cure, tous les faits du “conscient”, votre souffrance consciente, pour le psychanalyste, cela n’existe pas, c’est “légendaire”, car ce qui mérite de l’attention, c’est ce qui se passe au niveau inconscient, donc les “faits” du psychisme inconscient, sachant que ces faits-là ne peuvent qu’être co-fabriqués sous l’emprise de la suggestion, de la persuasion, de la manipulation mentale, et, à bien observer les éructations de Jacques Alain Miller, pourquoi pas de l’intimidation alliée à cette méprisable violence verbale…
    Pourtant, l’analyste en exercice est bien obligé de relever des “faits” du conscient, comme les associations libres de ses patients. Et si, dans ce relevé, il ne pourrait lui-même échapper à une dimension “co-psychique” inconsciente l’éloignant à jamais de toute possibilité de construction d’une preuve indépendante de l’existence de faits psychiques pathogènes dans le refoulé de son patient, il ne peut donc “construire” entre lui et son patient qu’une nouvelle “légende” de vie, un équilibre fictif, d’emprunt, lui même né de faux souvenirs issus de ses interprétations suggestives. Ainsi, avec la cure analytique, c’est entrer dans la légende pour ne plus jamais en sortir.
    Votre histoire personnelle “consciente”, c’est de la légende, votre mariage, c’est de la légende, votre vie sexuelle, vos sentiments amoureux, la théorie de la relativité d’Einstein, l’existence même de Freud, alors, c’est de la légende, puisque, comme il le martèle en s’en faire péter le siphon : “TOUT” est légende!!!
    Donc, il n’y a pas d’histoire. Il n’y a que des mensonges, que des fabrications. Et même si dans beaucoup de cas, les hommes fabriquent justement des légendes pour retarder au maximum l’émergence de la vérité, l’affirmation de Jacques Alain Miller ravale toute l’histoire des hommes, tout ce qu’ils ont fait, (et la psychanalyse avec) au rang de légendes! Son argument tient donc du comique involontaire, bien tragique, de celui qui en voulant donner des coups de fusil, aveuglé par sa haine, ne s’aperçoit même pas qu’il regarde le fond du canon en appuyant lui-même sur la détente.
    Mais, sans doute Jacques Alain Miller a-t-il voulu dire autre chose. Peut-être a-t-il voulu tout simplement noyer le (gros) poisson, en tentant de mettre tout le monde à l’eau. En disant “tout” est légende, il voulait dire, je pense, que dans toutes les histoires des sciences, on rencontre des légendes, des mensonges, des fabrications. C’est à vérifier. En tout cas, ce qui est vérifié, c’est le cas de la psychanalyse qui est vraiment un cas à part, et déjà bien identifié par le travail phénoménal de Henri Ellenberger, dans son livre “Histoire de la découverte de l’inconscient”. Que notre cher récalcitrant éclairé se reporte à la page consacrée à Ellenberger, sur ce blog, il sera édifié. Ce qui est donc bien spécifique à l’histoire de la psychanalyse et du freudisme, c’est justement l’ampleur des légendes et des mensonges sans aucun précédent dans l’histoire des idées. En mettant à jour certaines légendes propres au mouvement freudien, Ellenberger, en vient même à proposer qu’il faudrait instituer une science pour l’étude des légendes!
    Les affirmations irrecevables de Jacques Alain Miller ont d’autres conséquences tout aussi inacceptables. Car, s’il affirme avec tellement de conviction qu’il n’y a pas de faits, pas de données, et que tout est légende, alors toutes les formes de mensonges, de fabrications, de désinformations sont permises. En effet, qui pourrait légitimement s’autoriser à rechercher puis à mettre en lumière la vérité des faits dans un domaine quelconque, s’il peut toujours être accusé de n’être jamais assuré d’avoir la maîtrise de son inconscient, tel que celui-ci le trompe au point que son relevé des faits est toujours biaisé, erroné, “légendaire” ?
    Si les faits (singuliers, bien sûr) sont insaisissables à l’état brut (sur ce point nous sommes d’accord, en ce qu’il ne peut jamais y avoir d’identité entre le Réel, et la réalité), et si la démarche scientifique consiste justement à construire la réalité sur eux, (les théories universelles corroborées, les termes universels), cela autorise-t-il à penser que la démarche scientifique est vaine ? Que les théories scientifiques n’ont qu’une valeur “légendaire” en ce qu’elles ne peuvent jamais parfaitement correspondre aux faits bruts, donc au Réel ? Cela veut-il dire aussi qu’il est vain de rechercher la vérité, puisque l’on se tromperait constamment sur le Réel en raison de la perpétuelle faillibilité logique de nos théories ? Ce serait confondre l’évaluation des théories universelles, avec celle de faits singuliers, comme des faits historiques sur l’histoire d’un personnage, lesquels prennent forme au moyen d’énoncés particuliers.
    Or, sur Sigmund Freud, on dispose maintenant d’une foultitude de fait singuliers vérifiables et accablants. Comment alors expliquer une telle levée de boucliers, de telles réactions de haine contre tous ceux, qui successivement, se sont permis de mettre tellement à mal l’idéologie dominante dans ce pays ?
    La réponse se trouve dans le contenu même de notre question. Parce que la psychanalyse, et les freudiens le savent parfaitement, s’est complètement diluée dans la société française. Complètement. Il n’y a pas pas d’autre doctrine, discipline scientifique, oeuvre littéraire, etc. qui n’ait à ce point, dans un pays comme le nôtre, infiltré, investit, et pour ne pas dire infecté les esprits du tout un chacun. Il s’agit bien d’une dictature de pensée, de mentalité, de représentations, de jugements, de comportements, d’observation et d’évaluation des comportements des autres, à tout moment, et quasiment partout. La psychanalyse est “la” dictature douce de ce pays. C’est notre collier. Notre enclos, notre géole. Et les psychanalystes, ainsi que tous leurs sympathisants, professionnels au sauvages, sont nos surveillants, nos “papas”, nos “mamans”, et nous sommes leurs “enfants”. Nous vivons dans une société entièrement paternalisée par eux.
    Mais ce paternalisme est d’autant plus efficace qu’il est pervers. Il est pervers parce qu’il ne se montre pas à visage découvert, sauf quand il hurle sa rage et son autorité (?) comme le fait Jacques Alain Miller, lequel a dû se dire avant sa rencontre avec Michel Onfray : “je vais aller lui mettre la fessée”, ou quelque chose comme ça. Sauf que là, la “fessée”, c’est lui qui l’a prise, face au flegme indéfectible dont a fait preuve, sans forcer, Michel Onfray.
    Pour finir, ce déchaînement est tellement significatif. Il montre à quel point les freudiens sont conscients de ce pouvoir intolérable parce qu’exorbitant qu’ils ont acquis, grâce à l’imposture psychanalytique, sur l’ensemble d’une nation civilisée comme la nôtre. Il montre enfin à quel point ces gens-là sont dogmatiques, sectaires, et, dans leur état d’esprit, tournent diamétralement le dos aux principes exigés par la démarche scientifique, laquelle rejette le dogmatisme, les passions de ce genre, l’intimidation, les légendes, et les mensonges. Et puisqu’elle exige aussi le rationalisme critique, la démarche scientifique, l’esprit scientifique, ne peuvent que rejeter le totalitarisme, dès qu’il prend forme dans cette envie rageuse d’écraser la critique.
    Alors, Jacques Alain Miller, la question vous est désormais posée :
    POURQUOI TANT DE HAINE ?

  4. Pour ma part, je me refuse à défendre Jacques Alain Miller, c’est une question de principe 🙂
    Pour ce qui est de votre question je ne saurais que trop vous conseiller d’aller la poser sur son blog : http://jacquesalainmiller.wordpress.com/
    Il n’a pas l’air très actif en ce moment mais avec un peu de chance, vos remarques pourraient mettre un peu d’ambiance :)..

    Sinon je vous invite à aller également jeter un oeil à des critiques sur Onfray venant d’autres horizons :
    – Le point de vue des philosophes de Digression(assez nietzschéens d’ailleurs) sur Onfray : http://digression.forum-actif.net/lignes-en-marge-f29/dr-onfray-et-mr-michel-t438.htm
    – La lecture critique de l’oeuvre d’Onfray par un antimatérialiste dont on peut critiquer les arguments mais dont, je dois l’avouer, le style m’a bluffé :
    http://www.surlering.com/article/article.php/article/michel-onfray-le-retour-du-defoule

  5. Alllez, juste pour le plaisir, une petite citation issue de l’article de Pierre Cormary. Il est extrait d’une digession sur le rapport de Michel Onfray (qu’il a renommé Michel Homais) à la sexualité et sa critique de Sade. Une très belle tirade en style indirect libre :
    « Et Michel Homais, il n’en peut plus de ce refoulé, de cette sexualité sado-chrétienne forcément culpabilisante. On va vous le répéter encore pour que vous le compreniez vraiment, mais nous les modernes, on plaide pour un autre paradigme social et moral, une autre anthropologie qui se passerait de Sade, de Freud, des Tragiques et aussi des Comiques. Y en marre de la castration, marre du péché, marre de l’Œdipe, marre de l’Hamlet ! Voilà ce qu’un gouvernement adulte devrait faire – nous éradiquer cette saloperie biblo-freudienne ! Vous, je ne sais pas, mais nous, nous n’avons pas tué notre père, nous n’avons pas baisé notre mère. Nous ne sommes responsables d’aucune peste réelle ou métaphorique. Nous aimons nos parents, nos parents nous m’aiment, nos beaux-parents encore plus, et on pense tous que Sophocle n’a jamais fait que raconter ses fantasmes de merde, c’est tout. Nous ne sommes pas pécheurs, nous ne sommes pas castrés, nous ne sommes pas sadiques. Nous sommes attachés autant à la justice qu’à nos mamans, et nous emmerdons tous les Œdipes et tous les Jobs de la terre. Les mythes, ça ne vaut rien pour l’humanité, surtout ceux-là, tous plus dégueulasses les uns que les autres ! Tant pis pour eux, tant pis pour vous si vous n’en décollez pas, mais nous, on n’a vraiment pas besoin de ce genre de truc pour vivre. Alors, laissez-nous tranquilles, curés que vous êtes, freudiens maudits, écrivains merdiques ! Car sains, heureux et innocents, oui, nous le sommes. Et puis, l’épilepsie, ça se soigne mon cher Dostoïevski ! »
    (cf. http://www.surlering.com/article/article.php/article/michel-onfray-le-retour-du-defoule)

  6. Bonjour Monsieur Joly,
    Me voilà bien étonnée que vous puissiez me proposer lecture de l’article de Pierre Cormary.
    Je ne sais ce qu’il faut entendre lorsque l’on se permet de substituer un Nom Propre par un autre ? Mais comme le titre l’indique, il s’agit d’un retour du défoulé. Je comprends donc que l’auteur par ce procédé se défoule. Je ne sais non plus si l’auteur a une connaissance quelconque sur ce que Michel Onfray entend par « retour du refoulé » Les cours de Michel Onfray à l’université populaire de Caen semble inspirer J.A.Miller à ouvrir une université populaire de psychanalyse. A lire Pierre Cormary je m’attendais à ce qu’il écrit à la fin de son article : – http://www.surlering.com/article/article.php/article/michel-onfray-le-retour-du-defoule
    Longue et belle vie à vous, Michel Homais — mais vous aurez beau vous escrimer à penser votre vie, vivre votre pensée et continuer à vous illusionner dans votre existence sans illusion, comme vous l’aurait dit Freud lui-même : « vous n’annulerez jamais l’instinct de mort ». Ah ce Freud qui s’est révélé votre principal ennemi depuis que vous avez découvert qu’il n’était qu’un substitut au monothéisme, un refondateur de la vie dans la mort, un Archè tragique, incompatible avec votre Black Box étouffante, et qui pourtant avait été celui qui avait naguère déculpabilisé vos masturbations d’adolescent, comme vous tentez de le tuer, pauvre Anti-Œdipe que vous êtes, encore plus castré que n’importe lequel d’entre nous et qui joue au priapique ! Hélas pour vous, Michel Homais, vous n’abolirez jamais le négatif, vous ne nous débarrasserez jamais de ce qui fait le sel de la vie, vous échouerez toujours à « détragédiser » la condition humaine. On vous plaint beaucoup, vous savez. Et si on hait votre erreur, en tant que chrétien, on chérit votre personne. Peut-être vous apercevrez-vous un jour que c’est lorsqu’il va mourir que l’homme de la mort de Dieu se met à cruellement regretter Celui-ci. Pourtant, Dieu veille même sur cet homme-là, vous savez. Et vous n’êtes pas forcé de persister dans votre ipséité si peu goûteuse. Si la philosophie est là pour nous préparer à la mort, alors, vous ne nous avez préparé à rien, Michel Homais, et vous êtes tout, sauf un philosophe. Quelle importance, me direz-vous, puisque votre Freud va être un best-seller et que vous allez encore faire « une clientèle d’enfer » ?

    Pierre Cormary

    (1) Philippe Muray appelait Onfray « Michel Homais » en référence au pharmacien anticlérical de Flaubert de Madame Bovary.
    —————-
    Ainsi parle Pierre Cormary à quelqu’un qui a survécu à sa mort. Mais Pierre Cormary ne sait rien de la biographie de Michel Onfray sinon ce qu’il en déduit lui-même.
    ———-
    Pour s’aventurer dans des chemins plus littéraire je vais poster dans un msg suivant le texte
    Michel Onfray publie son dixième livre chez Grasset. ….. Retour du refoulé violent, la cérébralisation de l’amour, son devenir platonique rendent …
    http://www.edition-grasset.fr/chapitres/ch_onfray.htm
    ________

    Je déplore grandement la tournure des débats, mais je peux très bien concevoir que si, en effet, la psychanalyse freudienne devrait continuer à s’enseigner tout en se sachant menacée par la disparition de ce qui fait son socle théorique, ce serait comme perdre la foi.

    Je vous tient gré de porter attention à mes msg et
    vous pouvez entendre de ma part que de l’être humain nous sommes dans l’obligation de soumettre les informations aux interprétations. Nous n’y échappons pas. Chacun chacune y va de sa propre subjectivité, ce n’est qu’en échangeons nos subjectivités que nous nous rendons compte de nos différences, elles ne sont pas que sexuées.
    Cordialement
    Marianne Antonis

  7. Juste une remarque: Michel Onfray n’a jamais affirmé que Freud était un nazi mais qu’il était un compagnon de route du fascisme, un jugement qu’il n’étant pas à toute la psychanalyse comme on peut le lire dans son blog dans une interview: « le compagnonnage de Freud, l’homme, avec les régimes fascistes qui lui sont contemporains ne suffit pas pour affirmer que « la psychanalyse est proche du fascisme », faites moi l’amitié de ne pas croire que j’aurais pu dire, croire ou penser une chose pareille ! » et d’autre part jamais il n’accuse Freud d’avoir commis des actes de perversions sexuelles.

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