Sur le suicide au travail II

Vous pouvez consulter la première partie de cet article ici.

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Le discours du patronat

Le discours des instances patronales concernant les suicides perpétrés sur les lieux de travail privilégie les approches individualistes du suicide qui se focalisent sur les fragilités individuelles. Ainsi, la causalité est à chaque fois attribuée aux difficultés familiales et personnelles des victimes, sans jamais engager la responsabilité de l’organisation du travail dans la survenue des décompensations et actes suicidaires. De la malheureuse phrase de M.Lombard (PDG de France Télécom) à propos de la « mode des suicides », aux discours que l’on entend quotidiennement concernant la fragilité de ceux qui se suicident, il semble qu’à chaque  fois la hiérarchie élude son implication dans les décès. Le lien entre les modes de management et les nouvelles formes d’organisation du travail et les suicides qui apparaissent sur le lieu de travail n’est jamais fait.

La question des medias

On l’a déjà dit au début de cet article, les medias ont fait une place considérable à la question de la souffrance au travail et notamment au thème du suicide au cours des derniers mois (il en était temps!). Bien entendu il est d’une importance cruciale de porter cette question au sein de l’espace public, de façon à ce que puisse s’engager le débat sur la souffrance et ses causes dans le monde du travail. Effectivement, il me semble qu’il est important de divulguer et de laisser s’affronter les diverses thèses scientifiques qui s’opposent sur la question au sein d’un espace élargi qui ne se résume pas uniquement aux milieux de spécialistes.

Néanmoins, on peut se demander s’il  n’existe pas un risque réel de provoquer, par cette médiatisation du phénomène des suicides, un effet « déclencheur » ou facilitateur, qui pourrait provoquer une nouvelle vague de suicides (au cas où il serait légitime de parler de « vague » de suicides)? Serait-on, par la divulgation et par le débat public, à l’origine de nouveaux décès (et cela sans préjuger par ailleurs de la nécessité de ce débat)?

Une réponse à “Sur le suicide au travail II”

  1. bonjour,
    « personnellement, je n’ai pas d’idée, mais d’autres en ont plein pour moi »; réminiscence d’une époque bénie (celle du sketch de Bedos mettant en scène un ouvrier qui a poussé son patron dans le vide sur un chantier) où on se permettait d’imaginer la cristallisation des malaises en partant vers le haut de la pyramide et la solution pas un nivellement médian;
    depuis les échassier juchés sur leurs pattes ténues au dessus de la fange ont paré au grain;
    peu de choses sont délibérées, les choix s’opèrent dans le stock disponible par carambolages successifs voire simultanés; une multitude d’individus (?) a été formée à la manipulation de leurs semblables au profit d’un résultat auquel il est question de les faire participer; de tous temps, en tous lieux, celui qui cherche à faire valoir ses talents pour en tirer quelque subside n’a de cesse pour arriver à ses fins que de démontrer son efficacité;
    le dessin suit si nécessaire;

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