Michel Onfray et la folie

A la suite de mon précédent article sur Michel Onfray, j’ai continué de lire les très nombreux articles qui se publiaient à ce sujet et les nombreux débats auxquels le philosophe prenait part. Une remarque sur le forum Digression m’a paru éclairer la position de M.Onfray. L’auteur remarque qu’il y a deux Onfray : D’un côté, un penseur posé, à l’esprit fin et complexe, dont le goût du débat est d’abord un goût de la réflexion. Son ouvrage, s’inspirant très largement du Livre noir de la psychanalyse, s’inscrit, dans ses grandes lignes, dans cette tendance. A l’inverse, il existe un autre Onfray, débatteur féroce, excessif, pour qui tout argument semble bon du moment qu’il fait taire l’adversaire. Il m’apparaît alors entièrement mu par ses sentiments (par quelque chose comme une colère débordante). 

Michel Onfray, comme tout humain qui se respecte, a des peurs, des angoisses, des sujets qui le touchent plus ou moins. Rien là que de très normal. Et il n’y aurait rien de surprenant à ce que ses peurs viennent obscurcir sa pensée et tordre le fil de son discours. 

Tableau sur la folie

Plus particulièrement, il semble avoir peur, mais alors très peur, de la folie. Comment comprendre autrement le mépris dans lequel il tient les fous, les « félés » qu’il semble tenir pour responsables moralement de leurs propres félures? En témoigne ce dialogue entre Nicole Garcia, réalisatrice du film « L’Adversaire », et Michel Onfray :

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Nicole Garcia : J’ai invité Michel Onfray, sans le connaître, mais sachant qu’il menait l’aventure de l’université populaire de Caen, à assister à une projection de L’Adversaire, le film que j’ai réalisé à partir du livre d’Emmanuel Carrère et de l’« affaire Romand » (2). A la sortie de la projection, Michel Onfray m’a dit que ce personnage joué par Daniel Auteuil était un fêlé, un « délinquant relationnel ». Ce qui m’a plongée dans la perplexité.

Michel Onfray : Je n’étais pas et ne suis toujours pas fasciné par la figure d’un personnage fêlé, alors que vous, vous vous intéressez à la fêlure. L’idée de transformer en héros positif un pauvre type me rebute…

N. G. :
Il ne s’agit pas d’un héros positif mais d’un héros tragique. Ce que j’ai voulu montrer se situe au-delà du bien et du mal.

M. O. : Il n’empêche, je ne suis pas de ceux qui, dans la mouvance des Artaud ou Bataille, trouvent matière à fascination chez les fous, les pervers, les dérangés. L’éloge du schizo chez Deleuze ou du borderline chez tant d’autres ne m’a jamais attiré. Même chose avec ce Jean-Claude Romand. J’ai plutôt tendance à faire de la morale dans ces cas-là ! Personnellement, j’aime sortir d’un film en ayant eu l’occasion de penser, de réfléchir. Par exemple, comment devient-on Jean-Claude Romand ? C’est cette question qui m’intéresse. Et je ne suis pas sûr que votre film y réponde.

« 

Personnellement, la violence du vocabulaire « les félés » , « les fous, les pervers, les dérangés » m’a tristement surpris dans la bouche d’un penseur de cette qualité. Il me semble que le mépris qu’il affiche ici à l’égard de ce qui, dans l’homme, peut dévier du chemin de la normalité rationnelle vient éclairer ses prises de positions sur la psychanalyse.
Il ne s’agit pas pour moi de critiquer les arguments de Michel Onfray mais de réfléchir sur l’écart entre ses différents arguments. Parfois, il milite (comme sur France Culture) pour une psychanalyse se démarquant de l’héritage freudien et adopte une position très majoritairement partagée par les psychanalystes (notamment les kleiniens pour ne citer qu’eux). Parfois, il semble rejeter dans le même mouvement Freud, la psychanalyse et toute forme de thérapie non « scientifique » qu’il associe au travail du rebouteux.

Il me semble que l’écart entre ces deux postures que tout oppose tient dans cette haine du fou qui poind par instant dans le discours du philosophe.

20 réflexions sur “Michel Onfray et la folie”

  1. L’étonnant de la part de cet auteur qui se réfère à Nietzsche si souvent, c’est précisément sa haine de ce qui est trop humain, de ce qui est excessif, son horreur du gay sçavoir, cette langue des oiseaux et peut-être aussi langue des poètes. Voit-il seulement que sa pavane est elle-même débordante d’une humanité pathétique ?
    Son Nietzsche sait-il briser les idoles qu’Onfray s’est trouvé ? Mon Freud, en tout cas, sait bien que les « illusions » (religieuses ou pas) peuvent se loger partout comme autant de fantasmes de notre maîtrise de soi et du monde.
    J’aime trop Nietzsche et Freud et leur solitude courageuse et lucide pour les voir se corrompre sous la plume d’un moraliste sans souffrir un peu. Je le laisse à son illusion, à sa philosophie-écran, c’est encore un bon moyen pour Onfray de s’éviter d’aller voir au-dela des masques…

  2. Tout à fait d’accord. Il me semble, en effet, qu’à mesure qu’il s’éloignait de Freud, M.Onfray s’éloignait également de Nietzsche pour se rapprocher des moralistes. Triste dérive dont j’espère qu’il saura se resaisir.

    A ce propos, deux remarques très intéressantes lues sur le forum de Digression :

    « je dois dire que le fait qu’Onfray se dise Nietzschéen
    m’attriste beaucoup également (c’est pourquoi j’ai ressenti comme une « double peine ») parce que « mon » Nietzsche, sûrement biaisé, mais adorable et toujours pardonné, n’aimerait pas trop qu’on commence son argumentation en se présentant comme victime (indirecte) de la pédophilie, ni que l’on hisse le paparazzisme au niveau de l’essai philosophique. Il me semble qu’il appelle ça du ressentiment. Bref. »
     » Dire que « Freud baise sa belle-sœur » puis qu’ « (on) ne juge pas, je suis par-delà bien et mal » est un procédé rhétorique : l’analyse psychologique est tellement archaïque (décevante à vrai dire), que relever le fait ne semble témoigner que d’une fixation personnelle. J’estime qu’un nietzschéen ne se serait pas « arrêter » comme ça sur le fait. »

    http://digression.forum-actif.net/lignes-en-marge-f29/dr-onfray-et-mr-michel-t438.htm#2575

  3. Merci Vincent d’avoir exhumé cet extrait d’entretien. Je n’avais pas imaginé la possibilité d’une peur du fou, tant il est vrai que s’il est chose que je ne remettrai plus jamais en cause, c’est bien la continuité entre le normal et le pathologique. Et l’impossibilité de comprendre la Raison sans son envers…
    La pitié fait place à la colère et à l’incompréhension désormais : qu’il doit s’ennuyer sans la folie le bougre !

  4. Sincèrement j’ai un peu du mal à accorder une quelquonque valeur aux propos de Onfray sur Freud et la psychanalyse, j’ai l’impression qu’il dit ce genre de choses pour avoir droit à quelques pages de plus dans l’Express où le Point. Il aurait aussi bien pu parler de la saison sportive du PSG ou des effets du nuage de cendres volcanique sur les migrations d’oiseaux, ce qui compte c’est d’avoir une projection médiatique auprès du grand public. Et puis de dire du mal de la psychanalyse ça à toujours fait vendre des bouquins en France…

    P.S.: Je vous renvoie au texte de Gilles Deleuze sur les nouveaux philosophes publié récemment sur paradoxa 🙂

  5. Ce que je constate à nouveau c’est la facilité avec laquelle il est déduit des dires de Michel Onfray qu’il « a peur de la folie » Et vous par exemple vous n’en n’auriez pas peur ? Je veux donc dire que lorsque Michel Onfray dit qu’il est bien plus intéressé par le fait de savoir « COMMENT devient-on Jean ROLAND
    me prouve bien qu’au contraire Michel n’a pas peur de « la folie » Et le « comment devient-on ? »
    Michel donne comme exemple Artaud, Bataille, les schizo (Gilles Deleuze) Rien de fascinant dans leur histoire mais bien la question « Comment devient-on ? »
    Le jour où par exemple votre enfant entre dans « la folie » vous vous poserez cette question.
    Cordialement
    Marianne Antonis

  6. @Marianne Antonis:
    J’entends votre défense du philosophe même si je ne comprends pas cet « à nouveau » auquel vous faites référence car c’est la première fois que je vous lis.
    Je vous suis pour constater avec Michel Onfray l’importance du « comment? » dans la réflexion sur la folie. Il est, en effet, infiniment plus intéressant et utile de se demander comment la folie est advenue que de se demander pourquoi?, qui en est le coupable? et autres élucubrations moralisatrices (travers dans lesquels la psychanalyse tombe parfois, malheureusement).
    Il n’en reste pas moins que les termes de  » fous », de « pervers » et de « dérangés » ne me semblent pas les plus pertinents pour désigner les personnes tombées hors des sentiers de la normalité. Ne le pensez-vous pas également?

  7. Bonjour Monsieur Joly,
    En effet, je dis, à nouveau, parce que pour moi je constate qu’ à partir des dires de Michel Onfray déduction est prise, il aurait peur de la folie. Ce « à nouveau » donc voudrait dire qu’à partir d’un dire nous serions quoi qu’on dise, casé. Je ne pense pas que le fait de faire usage de mots tels que fous, pervers, dérangés, fêlés doivent nous faire peur. Tomber hors de la normalité c’est il me semble tout de même se mettre hors la loi. Nous pouvons bien évidemment débattre autour de cette question mais d’après moi, comme par exemple les affaires autour « des tripotages sexuels sur les enfants et ce par le fait de curés bien protégés sous le couvert d’un immense silence tout puissant d’un clergé et du vatican » je regrette au plus profond de mes tripes qu’aucun gosse’ n’ait jamais eu l’audace de dire : « sales pervers, fêlés, complètement dérangés et fous protégés » Ainsi la question serait tout de même : – qu’est qui fait que l’on transgresse ainsi la Loi. La psychopathologie mentale exige tout de même que nous puissions faire le tri et pour ce faire ne pas avoir peur des mots. Autrement dit, ne pas jouer la belle âme à chercher des tas d’excuses. Je reste persuadée qu’il y a bien plus à étudier sur la CONSCIENCE que sur l’INCONSCIENT qui tout compte fait devient un magnifique fourre tout. D’après moi donc, ne pas transgresser la loi c’est une affaire de conscience morale. Et elle qui la dicte ??????
    Cordialement
    Marianne Antonis

  8. Plusieurs choses dans cette réponse, assez dense, je rebondirais donc sur quelques points.
    – « Tomber hors de la normalité c’est il me semble tout de même se mettre hors la loi ».
    Cette phrase me semble très intéressante mais se prête à différentes intrerprétations. La question est de savoir de quelle loi vous parlez. Un lacanien (dont je ne suis pas soit dit en passant) parlerais du fou comme de celui qui ne s’inscrit pas dans la loi symbolique.
    Mais il me semble que vous parlez plutôt de la loi morale. D’où votre remarque sur la pédophilie. Or il me semble qu’elle confond deux réalités distinctes : d’une part la perversion sexuelle ou la perversité morale, d’autre part la psychose. Etre schizophrène n’a pas, selon moi, à voir ave une immoralité.
    -Pour ce qui est du retour à la conscience, j’aurais, là encore, besoin pour vous répondre que vous précisiez vote pensée. La daseinanalyse de Binswanger ou la psychanalyse existentialiste d’inspiration sartrienne s’inscrivent dans ce retour à la conscience et me semblent être des perspectives très intéressantes. Toutefois, elles ne mettent pas au centre de leur réflexion la question de la conscience morale. Le retour à la conscience a pour but de s’interroger sur la manière dont le monde apparaît au sujet.
    – Enfin, vous me demandez qui dicte cette conscience morale. Nietzsche (dont Michel Onfray se réclame) répondrait que c’est le ressentiment qui dicte la conscience morale. Je ne suis pas nécessairement d’accord avec ce point de vue, mais je voulais seulement souligner en quoi votre réflexion diffère sur certains points de celle de Michel Onfray.

  9. Bonjour Monsieur Joly,
    J’ai ce désagréable sentiment que si j’ose dire que de l’homme Freud je n’éprouve aucune sympathie. Je n’aurai attendu ni le livre noir ni Michel Onfray. De mes études comme infirmière anno 1960 j’ai immédiatement ressenti une répulsion envers ses interprétations. Je situe Freud dans son temps (celui de mes grands parents) et j’ai comme soixante huitarde profité du mouvement émancipatoire et certainement de la pilule contraceptive. Que Freud puisse être connu comme comme l’inventeur de l’inconcscient ne fait de lui que le Père de sa propre psychanalyse.
    C’est ce que Michel Onfray dit clairement : « En fait, je propose une lecture nietzschéenne de Freud et, m’appuyant sur la préface du « Gai Savoir », qui affirme qu’une philosophie est toujours l’autobiographie de son auteur, qu’elle en constitue les confessions, j’invite le lecteur à me suivre dans le mécanisme de cette construction d’une discipline privée, d’une psychologie littéraire, d’une doctrine existentielle personnelle présentée comme une théorie universellement valable en vertu de la seule extension du désir de Freud à la totalité du monde. Pour le dire plus trivialement, Freud prend ses désirs pour la réalité et assène que ce qu’il affirme est vrai pour le monde entier du simple fait qu’il l’affirme. La méthode n’est guère scientifique, convenons-en » Que les polémiques
    se situent toujours dans des attaques insultantes et débordantes ne dénotent aucunement d’une éthique du débat. Ainsi, de Freud que je n’aime pas du tout (et ce pour des raisons professionnelles et donc cliniques) et Michel Onfray que j’apprécie, vous constatez le risque de ma position. Je dirai qu’en général, proverbe chinois, il faut se méfier de ceux et celles qui s’arrogent trop d’éloges, nous risquons l’aveuglement. Ceci dit, je ne pense pas qu’il faille dans un débat s’attaquer aux personnes mais aux idées. Pourtant nous pouvons dire que les « idées » représentent (terme analytique) une certaine manière de concevoir. Pour peu que nous adhérions en idôlatre un maitre nous entrons dans l’idéologie et pour peu que nous désirons parler de psychanalyse je proposerais plutôt que de se faire représenter par un maître dit PERE FONDATEUR de ne pas se risquer à entrer dans le fondamentalisme. Si nous nous arrêtons à Darwin nous pouvons concevoir que mettre les pensées au travail c’est aussi une manière de dire que nos pensées évoluent en fonction des événements historico-économico-sociaux. C’est bien ainsi qu’un certain Lacan aurait profité des philosophes, des mathématiciens, des surréalistes, de la linguistique, des littéraires, et de bien d’autres disciplines (dont bien souvent lui aussi ne donne ses sources) etc. Que de nos jours nous débattons sur les concepts phallogocentrique et la suprématie du signifiant ainsi que de l’intouchable ordre symbolique, ne prouve que décidément si nous désirons penser notre temps il nous faut puisque tout compte fait il n’y a que du mouvement (ce qui nous meût) ne pas se figer sur des théories toutes faites mais contrairement ne pas cesser de mettre le travail en chantier. Freud-Lacan neurologues n’oublions pas, et leurs fidèles disciples ne peuvent se revendiquer d’avoir une fois pour toutes découvert les invariants universels sans se confronter à ce qui de nos jours nous plonge dans les neurosciences. C’est pourquoi je propose par exemple Lionel Naccache qui avance que Freud n’aurait découvert l’inconscient mais le conscient. Et remarquablement c’est bien ce dont personnellement je suis persuadée. Vous voyez que nous pouvons ainsi débattre. Mais que pourrait vouloir dire « débattre ». Comme tout ceux et celles qui se revendiquent de la psychanalyse, c’est de d’abord oublier ce que nous savons. Vous direz que je m’éloigne de mon msg précédent et de votre aimable réponse.
    En effet, que pouvons-nous entendre par conscience morale ? La Loi. Vous dissocier ce qui relève de la perversité sexuelle de la perversité morale. Nous savons très bien ce que durant des millénaires nous avons entendu par perversités sexuelles. De nos jours nous pouvons dire en effet que la perversité sexuelle serait celle qui transgresse et rejoind ce que moi je nomme perversité morale – Ni vous ni moi ne sommes capables de vendre des enfants, des femmes pour le business sex par exemple. Serions-nous capables de nous taire, de mettre sous silence, de ne pas dénoncer, si nous étions témoin direct ? Qu’est-ce qui fait que ? Je résumerais, pouvons-nous parler de conscience morale dès que nous avons conscience de l’autre ? L’autre autrement même que moi ? Dès lors la question reste posée : – comment devient-on un « Jean ROLAND ? » En ce qui concerne la schizophrénie (psychose) je me permets de croire que vous voulez dire comme Lacan que là il s’agit d’un signifiant manquant dans l’ordre symbolique, la forclusion du nom du père. Je vous dirai honnêtement qu’en ce qui concerne la psychopathologie mentale, grave et d’urgence puisque les souffrances sont d’un tragique tellement poignant, que je préfère ne pas les aborder par cet angle psychanalytique. Freud a LU Schreber, Lacan a LU Joyce. C’est de la littérature. Freud a bien dit qu’il n’aimait pas les psychotiques (dont un voulait lui « chier » sur la tête) Quant à Lacan et le Nom-du -Père nous pouvons tout de même nous demander en psychanalyse ce qui de la cause et ce qui de l’effet ? Ce msg est en fait aussi une manière de me présenter et je vous remercie
    Cordialement
    Marianne Antonis

  10. Je crois aussi qu’Onfray n’aime pas la folie, pas plus qu’il n’aime le travestissement, l’ambigüité, l’équivoque ou la polysémie du langage, la confusion des sexes (comme il le confie dans son journal hédoniste) ou l’absence de frontières claires et tranchées entre le « normal » et le « pathologique ». Sur ce dernier point, on sait que Freud affichait un certain relativisme et apparemment, cela scandalise Onfray au plus haut point comme on peut le lire page 202 « L’une des plus étranges perversions de Freud aura été en effet d’effacer toute frontière entre le normal et le pathologique – une façon bien compréhensible pour toute être affecté d’une pathologie de devenir illico presto un individu normal ». Et plus loin, page 566, le relativisme freudien nous vaut une réaction d’Onfray proche du délire. Car de l’absence de distinction entre le normal et le pathologique, Onfray déduit immédiatement à l’absence de critère moral susceptible de distinguer le bien et du mal. Il accuse même le système freudien, anté-rétrospectivement, d’être incapable de distinguer entre le bourreau que fut le commandant d’Auschwitz et les victimes juives du nazisme (en l’occurrence, soeurs de Freud exterminés dans les camps). Incroyable mais vrai! Quand on pense que Freud disait seulement que la différence entre ce qu’on appelle un individu normal et un névrosé reposait sur un refoulement plus ou moins bien réussi. Et rien qu’à l’évocation de cette idée, le symbole vivant de la grande santé nietzschéenne pique une crise et pète les plombs!

  11. Je viens de terminer le livre de MICHEL ONFRAY sur Freud et je ne suis pas du tout étonnée de contaster que Freud n’était qu’un charlatan, surement un névrosé.
    J’ai dans la famille une soeur que l’on soigne depuis 15 ans avec tous ses fameux psychiatres, psychanalystes etc… et le résultat est toujours le meme, toujours en dépression, à part la chouter avec toutes leur merde d’antidépresseurs et autres, on se demande quelle est leurs discours lors de leurs consultations, et il est plus facile de donner un traitement médicamenteux pour que la personne soit calme, trés calme, je ne crois pas qu’ils sachent soigner avec des mots !!!!
    Alors expliquez-moi pourquoi ma petite soeur est dans un état lamentable maintenant ?????

  12. Une expérience:
    – écouter les cours d’Onfray-le-libertaire sur France-Culture,
    – compter le nombre invraisemblable de « Il faut » et il ne faut pas » qui structurent littéralement son discours.
    – En tirer les conclusions qui s’imposent: quoiqu’il en veuille, quoiqu’il en croie, et quoiqu’il voudrait nous en faire accroire, Onfray est un MORALISTE.

  13. Bonjour tout d’abord bravo pour votre site que j’ai parcouru avec plaisir. cet article a retenu tout mon attention car je le trouve bien r�dig� et tres int�ressant. d’habitude je ne commente pas les sites mais aujourd’hui je prends quelques instants pour le faire. Je vous contacterais pour faire un �change de lien avec mon propre site. En esp�rant vous lire bientot.

  14. Bonjour, Je profite d’un moment de répis. Comme vous j’apprécie aussi cesite. La parole écrite circule ainsi qu’une liberté d’expression donnée aux commentaires. Il était donc question de « Folie » Comment en parler aujourd’hui ? Nous pourrions parler de cette folie hors clinique, celle qui dirige le monde économico-géopolitique. Nous voilà bien confronté à une folie à ciel ouvert d’un côté de l’atlantique à l’autre bout de monde et de notre Europe et son déclin de suprématie sur les autres mondes. La peur, l’angoisse nous saisissent. Nous participons à ne régression effrayante des mentalités. En principe il nous faudrait cette nouvelle jeunesse en révolté « Indignez-vous » Une jeunesse « printemps arabe » Une nouvelle forme de solidarité engagée. Nous baignons donc dans la « folie » et essayons de résister. Mais que dire de la « folie » lorsque nous parlons de clinique, disons celle qui oppose psychanalyse et psychiâtre ? Aujourd’hui. Oui.
    C’est fou ce qu’on essaie d’imposer nos vérités et c’est fou de savoir combien nous sommes emprisonner dans ce qu’on appelle « une culture » Nos références par exemples ? Disons la France. Comment débattre avec elle lorsqu’elle s e p ositionne avec sa vérité psychanalytique. Psychanalyse à la française ? Une psychanalyse anti-psychiatrie ? Une psychanalyse anti-médicaments ? Voilà bien dès lors une confrontation impossible pour réussir à parler simplement de ce qui relève en terme de qui fut nommé « folie » relève aujourd’hui de la pathologie mentale. Nous ne parlons plus de « folie » en clinique. Nous parlons de « maladies » C’est bien ce que la psychanalyse se refuse à reconnaître. Traiter une pathologie mentale uniquement par le biais de l’association libre, deux ics qui se rencontre (l’analysant-le psychanalyste) et ne pas tenir compte de l’importance d’un traitement psychiatrique, n’est-ce pas fou ? Pour illustrer mes dires je vous propose une écoute pour toutes oreilles attentives. Je reviendrai plus tard. Merci de votre attention
    Cordialement
    Marianne Antonis

    La schizophrénie et les troubles bipolaires (cours)
    L’Institut DOUGLAS

  15. De cette vidée, certaines affirmations me semblent assez péremptoires, rapides, doctorales : « la psychose est un trouble cérébral, c’est une perte de contact avec la réalité ». Laissons la perspective déficitaire que cela implique (et qui passe à côté de tout ce que la psychose a de productif). Une telle conception rangerait tout vécu psychique étrange, y compris névrotique (!), du côté du neurologique. Je trouve que c’est aller un peu vite, et qu’il faudrait sans doute faire preuve de prudence voire de modestie dans notre façon de rapporter notre compréhension des souffrances de l’esprit.
    N’est-ce pas un peu forcé de ramener systématiquement les spécificités de la vie psychique à des déterminants organiques, et les comparer aux maladies organiques (au diabète, etc.). C’est peut-être déjà l’usage du terme de « maladie mentale » qui induit l’idée que la schizophrénique est une maladie. Quand cet enseignant dit « une personne atteinte de psychose », on sent bien dans la tournure même de l’expression la proximité des Etats-Unis et de l’anglais « to have a psychosis », et non pas « être psychotique ». C’est concevoir de façon totalement différente la psychose. Une personne « with a psychosis » peut espérer qu’on la lui enlève ; une personne qui « est psychotique » est déjà enchaînée à une catégorie, il est vrai. Dans cette conception anglo-saxonne, l’on n’est jamais fou, mais à l’occasion « on a une folie ». Ce mouvement d’extraction et de réduction de la folie à une maladie du cerveau n’est pas moins aliénant pour autant : car la personne-atteinte-de-psychose (qui n’est donc pas à proprement parler psychotique) est toujours le jouet passif de son cerveau. Est-elle son cerveau ?
    Ce que ce paradigme implique aussi, c’est un certain aveuglement à des nuances qui ont tout leur sens dans la clinique : l’hallucination hystérique et l’hallucination psychotique, le delirium névrotique ou toxique et le délire psychotique, le rationnalisme obsessionnel et le rationnalisme morbide, etc.
    Pour finir, je dirais que c’est une certaine psychiatrie qui inquiètent les psychanalystes. Une psychiatrie par exemple qui entend dire quelque chose du particulier en faisant usage de statistiques (c’est-à-dire d’une méthodologie qui efface et nie la singularité et l’originalité du particulier). Mais la psychiatrie « classique », celle qui est cliniquement attentive ? Mais la psychiatrie phénoménologique ?
    Enfin, que Freud ait été une crapule, et à l’occasion un vrai salaud, me fait penser que le génie n’est ni gentil ni méchant, ni de gauche ni de droite, mais qu’il est simplement et pathétiquement humain. Pourquoi est-ce si important pour les uns de sauver Freud de l’Histoire et d’écrire son hagiographie ? Ou, et c’est la même question, pourquoi est-ce si important pour les autres de (se) montrer que Freud n’était pas un sain et qu’il ne vaut guère mieux que nous ?

  16. Bonjour Mr. Gomboc Artur,
    Le refus par une certaine psychanalyse du réductionisme scientifique (et non scientiste) peut évoquer une certaine religiosité, le refus d’une subjectivité supposée irréductible à tout état matériel, biologique ou cérébral, évoque une conception de l’âme. Je soulève qq remarques à votre écrit. Vous dites :- 1) Ce mouvement d’extraction et de réduction de la folie à une maladie du cerveau n’est pas moins aliénant pour autant : car la personne-atteinte-de-psychose (qui n’est donc pas à proprement parler psychotique) est toujours le jouet passif de son cerveau. Est-elle son cerveau ? 2) Mais la psychiatrie « classique », celle qui est cliniquement attentive ? Mais la psychiatrie phénoménologique ? 3) Ou, et c’est la même question, pourquoi est-ce si important pour les autres de (se) montrer que Freud n’était pas un sain et qu’il ne vaut guère mieux que nous
    Commentaire : – Pourquoi serions-nous psychotique ou pas le jouet passif de notre cerveau ? Etes-vous votre cerveau ? Qu’êtes-vous sans cerveau ?
    Avez-vous, êtes-vous un cerveau ? C’est quoi un cerveau ? Oui, il peut y avoir des « courts-circuits » du « parasitage » des « accidents » Un cerveau qui ne répond plus par exemple, qu’est-ce que cela pourrait vouloir dire ? Une mort clinique, qu’est-ce que cela veut dire ? La psychiatrie classique, je vous parlais de psycho-pharmaco-dynamique à propos de patients reconnus comme psychotiques, maniaco-dépressifs, et la schizophrénie. Oui ce sont des maladies et c’est bien pourquoi il faut tenir compte d’une psycho-pharmaco-dynamique . Qu’est-ce qui fait peur aux psychanalystes de reconnaître qu’il s’agit d’une maladie ? Nous n’en sommes plus aux asiles d’antan et ce grâce à la pharmaco-dynamique et toutes les disciplines en réseaux autour de la maladie mentale C’est bien pourquoi il est nécessaire et urgent de bien savoir accuei llir en urgence. C’est une responsabilité lourde que de savoir accueillir un patient et de se rendre-compte de ce qui peut l’aider à supporter l’insupportable souffrance. Quant à Freud il était neurologue et tout autant Lacan. Dè lors pourquoi avoir de nos jours tant de réticences à s’intéresser aux neuro-sciences ? Pourquoi tant de réticences à l’étude du cerveau ? Pour moi il est question d’éthique professionnelle et nous ne pouvons nous soustraire aux connaissances actuelles, il en va de notre ressort et de notre responsabilité . Nous avons de nos jours d’autres références et je ne comprends vraiment pas pourquoi nous les négligerions.

    http://www.youtube.com/watch?v=0o2aZwkEX6A&NR=1
    Notre cerveau si fantastique (cours)
    2) Information culturelle

    Lionel Naccache – « Perdons-nous connaissance? De la mythologie à la neurologie »

    L’inconscient neuronal 1 (-11)

    comment accéder à la conscience

    Le nouvel inconscient de Lionel Naccache
    CORDIALEMENT
    Marianne Antonis

  17. Rebonjour,
    J’ai oublié de soulever ce fait remarquable que décidément nous pourrions croire que la France n’a pas digéré Trafalgar, ni la bataille de Waterloo. La psychiâtrie anglo-saxonne serait celle qui voue tous ses patients à la torture d’un positivisme et seule la France avec la french theorie détiendrait la vérité sur « l’appareil psychique » (freudien) Ceci dit, je pense bien que c’est De Gaulle qui a dit : – Vive le Canada français ! » L’Institut Douglas se situe au Canada. Mais ne vous détrompez pas, en France La Salpétrière, Ste Anne pour ne citer que ces deux hôpitaux tiennent le même langage en ce qui concerne les neurosciences. C’est pourquoi je me suis permise d’attirer votre attention vers Lionel Naccache.
    Cordialement
    Marianne Antonis

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